Ressources
Questions fréquentes sur la dépression post-partum
Resource date: Jul 2025
Auteur: UNFPA
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Resource date: Jul 2025
Auteur: UNFPA
La dépression post-partum est un grave trouble de santé mentale qui peut affecter les femmes après l’accouchement. Elle va bien au-delà du simple « baby blues » que l’on constate fréquemment, ou des sensations d’anxiété ou de tristesse qui peuvent généralement se développer deux ou trois jours après l’accouchement. Il s’agit de sentiments de tristesse, de désespoir et d’épuisement émotionnel qui persistent pendant plus de deux semaines, qui empêchent la mère de fonctionner normalement ou de créer un lien avec son bébé. C’est une pathologie qui exige de la compréhension, du soutien, et souvent un traitement médicamenteux.
Les expériences varient d’une personne à l’autre, mais la plupart des femmes souffrant de dépression post-partum rapportent se sentir dépassées, ressentir de l’anxiété, de l’irritabilité ou du désespoir. Certaines peuvent constater une perte d’intérêt pour leurs activités ou la baisse du plaisir qu’elles leur procurent, un sentiment de détachement, d’indifférence ou de déconnexion vis-à-vis de leur bébé ou d’elles-mêmes. Ces sensations peuvent rendre la vie quotidienne très difficile. Dans les cas les plus graves, les femmes peuvent penser à se faire du mal ou à en faire à leur bébé. Une grande partie des femmes touchées éprouvent de la honte ou de la culpabilité, ce qui les retient de demander de l’aide.
La dépression post-partum commence en général dans les six semaines qui suivent l’accouchement, mais elle peut se déclarer à tout moment dans la première année de vie du bébé. Certaines femmes en éprouvent des symptômes dès les dernières semaines de leur grossesse ou très rapidement après l’accouchement. Le diagnostic consiste notamment à déterminer si la patiente a eu des symptômes caractéristiques d’une dépression pendant au moins deux semaines. Il est essentiel de distinguer la dépression post-partum du « baby blues », qui commence en général deux à trois jours après l’accouchement mais ne s’étend pas au-delà de deux semaines. Il est possible de passer à côté de cette pathologie ou de mal la diagnostiquer, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, si la santé mentale n'est pas l’objet de dépistage ou si elle est sujette à stigmatisation.
Contrairement au « baby blues », qui disparaît généralement au bout de deux semaines, la dépression post-partum peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années si elle n’est pas traitée, et peut se transformer en dépression chronique. Si les soins interviennent suffisamment tôt, la plupart des femmes s’en remettent complètement. Un diagnostic précoce et une aide adaptée sont essentiels.
Il n’existe pas de cause unique. Il peut s’agir d’une combinaison de changements hormonaux, de privation de sommeil, de traumatisme lié à l’accouchement, d’antécédents de troubles de santé mentale ou de facteurs de stress sociaux et environnementaux. Les femmes touchées par des accouchements difficiles, des complications, un décès périnatal ou bien un manque de soutien sont les plus vulnérables. Dans les contextes de crise humanitaire ou lorsque la violence basée sur le genre est élevée, les risques sont significativement plus forts.
Oui. Bien que ce soit beaucoup moins fréquent, les hommes, notamment les jeunes pères ou les partenaires d’une femme ayant accouché, peuvent être affectés par une dépression post-partum ou par de l’anxiété, en particulier si leur partenaire est en difficulté, s’ils manquent de sommeil ou s’ils sont soumis à des facteurs de stress financier ou émotionnel. Les soins de santé mentale doivent aussi prendre en compte le partenaire de la personne ayant accouché.
D’un point de vue biologique, une forte chute d’hormones comme celle qui se produit après l’accouchement peut affecter la chimie du cerveau. Psychologiquement et socialement, la transition vers la maternité est un changement profond et qui crée souvent un isolement, surtout s’il n’existe pas de soutien adapté. Quand à ces facteurs s’ajoutent un traumatisme, de la pauvreté, un décès ou un manque d’accès aux soins, les risques augmentent très fortement. En bref, ce n’est jamais dû à un facteur unique : c’est une accumulation de difficultés.
Dans le monde, près de 13 % des femmes sont touchées par un trouble de santé mentale après l’accouchement, principalement par la dépression. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, cette prévalence peut atteindre 20 % et plus, alors même que les femmes ne reçoivent aucun soin. Les groupes vulnérables, comme les adolescentes, les femmes qui vivent un deuil néonatal ou une lésion liée à l’accouchement, celles qui sont exposées à la violence ou celles qui vivent dans des contextes de crise font face à des risques encore plus élevés et à davantage d’obstacles dans leur accès à l’aide.
S’il n’est pas toujours possible de prévenir cette pathologie, vous pouvez réduire les risques :
Oui. La dépression post-partum peut survenir après n’importe quel décès périnatal, qu’il s’agisse d’une fausse couche, d’une mortinaissance ou d’un décès néonatal. Dans ces situations, le chagrin et la dépression peuvent se superposer, et les femmes y font souvent face sans reconnaissance de leur pathologie ni soutien. Un accompagnement bienveillant, des groupes de soutien et des soins de santé mentale sont essentiels pour assurer la guérison.
La guérison commence par prendre conscience que vous n’êtes pas seule et qu’il existe de l’aide. Parlez-en à un·e prestataire de soins, un·e sage-femme ou un·e agent·e communautaire de santé ou de travail social. Le traitement pourra comprendre un accompagnement, une thérapie psychologique, une participation à des groupes de soutien, un traitement médicamenteux ou un soutien communautaire. Dans bien des situations, des agent·e·s de santé non spécialistes mais bien formé·e·s peuvent assurer une aide efficace en santé mentale. Les soins auto-administrés sont aussi essentiels : des petits moments de repos, le lien social ou l’expression de vos émotions peuvent vous aider à vous en remettre. Le plus important est de demander de l’aide rapidement et régulièrement.
La stratégie de l’UNFPA en matière de santé maternelle et néonatale adopte une approche globale du bien-être, en défendant l’idée que les soins de santé maternelle doivent inclure un soutien physique, émotionnel, psychologique et social. L’agence soutient l’intégration de la santé mentale maternelle dans les systèmes de santé nationaux, en particulier dans le cadre des soins pré et postnatals.
Les sages-femmes jouent un rôle central dans cette initiative. En 2023, l’UNFPA et la Maternity Foundation ont lancé un module de santé périnatale auquel ont participé 2 400 sages-femmes via l’application Safe Delivery. De plus, un cours en ligne développé avec la World Continuing Education Alliance (Alliance mondiale pour la formation continue) a permis de former plus de 89 000 apprenant·e·s dans le monde, afin que les sages-femmes puissent prodiguer des soins bienveillants, identifier la détresse et proposer des premiers secours en santé mentale. Une autre initiative, le programme de l’UNFPA contre la fistule obstétricale, prend en charge le traumatisme psychologique que constituent les lésions dues à l’accouchement. Plus de 16 000 femmes et filles ont ainsi bénéficié d’un accompagnement psychosocial et d’une aide à la réintégration, pour assurer que leur rétablissement aille au-delà de l’intervention chirurgicale.
En investissant dans les systèmes communautaires de santé, l’UNFPA élargit l’accès aux soins aux personnes les plus marginalisées, et agit dans les domaines de la pauvreté, de la violence, du handicap et de la discrimination. L’agence défend le plaidoyer fondé sur les données afin de placer le bien-être et la santé mentale maternelle au cœur des priorités de santé nationales et internationales.
Mise à jour : 17 juillet 2025