Déclaration de la Directrice exécutive par intérim de l’UNFPA, Mme Diene Keita Journée mondiale de l’aide humanitaire
(19 août)
L’action humanitaire n’a jamais été aussi importante ni aussi menacée. Les besoins sont gigantesques, les fonds alloués aux interventions humanitaires très largement insuffisants, et les attaques visant les travailleurs humanitaires et les infrastructures vitales de plus en plus fréquentes.
Alors que, partout dans le monde, les établissements de santé ont longtemps fait office de refuges, y compris dans les conflits les plus brutaux, ils sont désormais devenus des champs de bataille. De la Gaza au Yémen, en passant par Haïti, la République démocratique du Congo, le Soudan, l’Ukraine et bien d’autres théâtres de violences, les hôpitaux, les cliniques, le personnel de santé et les ambulances sont des cibles particulièrement exposées.
Entre 2023 et 2024, les violences contre les établissements de santé ont doublé.
Et les attaques vont bien plus loin. Cette année, le nombre de décès de travailleurs humanitaires dépasse celui de l’année dernière, qui était déjà la plus meurtrière jamais observée. Les travailleurs de la santé et de l’aide humanitaire constituent une bouée de sauvetage pour des populations civiles emportées par la montée de la violence. Les attaques délibérées qu’ils subissent sont des violations manifestes du droit international et sont trop souvent commises en toute impunité.
Dans les contextes de crise où nous travaillons, des maternités ont été attaquées et des gangs ont tiré sur des services d’urgence, blessant et tuant des sages-femmes, des médecins, des ambulanciers, des intervenants de première ligne et des patients. Les services de santé sexuelle et reproductive ont été particulièrement touchés.
Conséquence de la réduction drastique des financements, les femmes et les filles ont de plus en plus de mal à trouver des services essentiels à leur santé et à leur survie, ou à y accéder, ceci alors même qu’elles n’en ont jamais eu autant besoin.
Pour les femmes et les filles vivant dans les zones de conflits, les effets sont dramatiques : des femmes enceintes perdent la vie lorsqu’une bombe frappe une maternité ou lorsqu’elles accouchent sans l’assistance de personnel qualifié ; la violence sexuelle est utilisée comme arme de guerre et les survivantes ont peur de se faire soigner après un viol.
Il n’en demeure pas moins que l’UNFPA a également été témoin d’actes de courage, de services rendus et d’efforts conjoints en faveur de la paix que les femmes et les filles méritent.
Cette Journée mondiale de l’aide humanitaire nous offre l’occasion de rendre hommage à nos collègues humanitaires dévoués, qui travaillent en première ligne et qui prennent de grands risques pour préserver la santé, la sécurité et la dignité des femmes, des filles et des jeunes.
L’accès à des soins de santé de qualité est un droit fondamental, même lorsqu’un conflit fait rage. Celles et ceux qui offrent de l’aide ou qui reçoivent des soins méritent sécurité et protection, conformément au droit international.
Aujourd’hui comme chaque jour, notre message aux dirigeants mondiaux est simple : Faites en sorte que rien n’entrave l’aide à apporter à toutes celles et ceux qui en ont besoin. Protégez les humanitaires. Préservez les systèmes de santé et les services vitaux. Agissez pour l’humanité.
