Déclaration
Créer des choix plutôt que des obstacles pour favoriser l’épanouissement des jeunes
02 Juillet 2025
Déclaration
02 Juillet 2025
Déclaration de la Directrice exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kanem, à l’occasion de la Journée mondiale de la population (11 juillet)
La population humaine suscite de plus en plus l’intérêt, et exacerbe les angoisses. Le déclin des taux de fécondité, le vieillissement et les pénuries de main d’œuvre font partie des problématiques qui attirent la plus grande attention, tandis que de nombreuses personnes estiment encore que la surpopulation est au contraire ce qui constitue la plus grande menace pour la planète. Pourtant, la véritable crise de la fécondité, c’est le manque de capacité à prendre des décisions en matière de reproduction. Bien que les jeunes soient trop rarement en mesure de créer la famille de leur rêve, on les pointe du doigt pour expliquer les faibles taux de fécondité et on compte sur elles et eux pour trouver des solutions.
On suppose et on insinue souvent que les taux de fécondité sont le fruit de la liberté de choix. Il ne s’agit malheureusement que d’un facteur parmi d’autres. D’après le dernier rapport de l’UNFPA sur l’État de la population mondiale, le stress financier, les problèmes de santé, le recul des droits des femmes, les conflits internationaux et les inquiétudes liées au changement climatique sont autant de raisons expliquant pourquoi les jeunes hommes et femmes d’aujourd’hui n’ont pas le nombre d’enfants qu’ils et elles désirent. L’UNFPA a interrogé 14 000 personnes à travers le monde et a constaté qu’un individu sur cinq âgé de moins de 50 ans s’attend à ce que la taille de sa famille diffère de son idéal, et la plupart s’attendent à avoir moins d’enfants que souhaité. Chez les plus de 50 ans, près d’un tiers des personnes sondées a déclaré avoir eu moins d’enfants qu’elles ne l’avaient désiré.
Des suppositions erronées, selon lesquelles par exemple les jeunes se concentrent sur leur carrière plutôt que de faire des enfants, ou que « l’égoïsme » les éloigne de la parentalité, peuvent influencer les décisions politiques qui aggravent bien souvent les problèmes qu’elles entendent résoudre. C’est ce que nous constatons notamment lorsque les pays restreignent la disponibilité des moyens de contraception, entraînant ainsi davantage de grossesses non planifiées.
À compter de cette Journée mondiale de la population, écoutons ce que les jeunes veulent et ce dont ils et elles ont besoin, et créons les conditions qui leur permettent d’exercer leurs droits, de faire leurs propres choix et de profiter d’un avenir prometteur.
Comme l’a déclaré une jeune activiste du Liban auprès de l’UNFPA : « les jeunes ne pensent pas uniquement au futur de leurs enfants, mais aussi au monde dont ces enfants hériteront ».
La sécurité de l’emploi ainsi que des revenus suffisants pour se loger et payer d’autres dépenses quotidiennes aideraient les jeunes à se sentir financièrement stables et à avoir plus de choix pour décider d’avoir des enfants et quand. Des politiques familiales, incluant des gardes d’enfants abordables et accessibles, des congés parentaux généreux et flexibles, et la promotion de l’implication des pères dans l’éducation des enfants, peuvent aider de potentiels parents à équilibrer leurs objectifs professionnels et familiaux. L’investissement dans l’éducation complète à la sexualité constitue un autre impératif pour soutenir des choix éclairés.
La compréhension intergénérationnelle est essentielle pour établir la confiance et renforcer la solidarité et l’équité entre les générations. Seules des solutions partagées, fondées sur les droits de la personne, permettront de répondre aux exigences d’un monde à la démographie diversifiée.
Garantir l’accès à la santé sexuelle et reproductive et le respect des droits constitue une pierre angulaire des sociétés durables et inclusives. Créons ensemble les conditions permettant aux personnes qui souhaitent plus que tout découvrir les joies et les expériences gratifiantes de la parentalité d’atteindre leurs objectifs de fécondité, d’avoir l’espoir d’un meilleur avenir qui encourage leurs choix et protège leurs droits, un avenir propice à leur épanouissement et à celui de leurs enfants.