Alors que la baisse du taux de natalité dans le monde fait les gros titres, les changements démographiques sont trop souvent attribués aux femmes et aux jeunes. Mais la véritable crise de la fécondité réside dans le manque de libre arbitre en matière de reproduction : de nombreuses personnes ne sont tout simplement pas en mesure de fonder la famille qu’elles souhaitent à cause de difficultés sociales et économiques ainsi que de problèmes de santé.
En raison de préjugés erronés qui portent à croire que les jeunes se concentrent sur leur carrière ou d’autres voies plutôt que sur les relations et la parentalité, on les pointe du doigt pour expliquer le déclin du taux de natalité. Pourtant, dans notre dernier rapport sur l’État de la population mondiale, bon nombre de jeunes déclarent vouloir se mettre en couple et devenir parents, mais de nombreux facteurs les en découragent, notamment l’anxiété concernant l’avenir, le stress financier, les problèmes de santé, les conflits internationaux et les craintes liées au changement climatique.
Dans cette optique, le thème de la Journée mondiale de la population cette année est « Donner aux jeunes les moyens de fonder la famille qu’ils et elles souhaitent dans un monde juste et plein d’espoir ».
Beaucoup de jeunes citent le contexte économique incertain comme principale raison de ne pas avoir d’enfants. En outre, les réactions violentes en ligne à l’encontre des droits des femmes contribuent à diviser davantage la mentalité des jeunes. Tous ces facteurs tendent à faire baisser le taux de mariage et à diminuer la natalité. Les jeunes venant de contextes socioéconomiques défavorisés, celles et ceux issu·e·s de l’immigration ou encore appartenant à des minorités sexuelles sont davantage désavantagé·e·s pour réaliser leurs aspirations.
Nous devons donner aux jeunes les moyens de devenir adultes. L’éducation complète à la sexualité joue un rôle important pour préparer les jeunes à comprendre leur fertilité et à faire des choix éclairés tout au long de leur vie. En outre, les jeunes doivent pouvoir gagner leur indépendance économique grâce à des emplois stables et à des salaires décents, alignés sur le coût de la vie et du logement. Des politiques familiales, notamment en matière de garde d’enfants abordables et de congés parentaux généreux, peuvent permettre aux gens de trouver un équilibre entre objectifs professionnels et personnels.
En définitive, nous devons bâtir un monde de paix plus équitable et plus durable, dans lequel chacun et chacune croit à son propre épanouissement et à celui de ses enfants.
Pour y parvenir, l’ensemble de données mondiales sur le libre arbitre en matière de procréation et les aspirations concernant la fécondité doit être ancré dans les besoins et les désirs des jeunes. Les responsables politiques doivent impliquer des représentant·e·s communautaires (des jeunes, des personnes retraitées, des minorités ethniques, des personnes LGBTQIA+) afin que la situation soit bénéfique pour tout le monde.
« À compter de cette Journée mondiale de la population, écoutons ce que les jeunes veulent et ce dont ils et elles ont besoin, et créons les conditions qui leur permettent d’exercer leurs droits, de faire leurs propres choix et de profiter d’un avenir prometteur », déclare la Directrice exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kanem.
